L’utilisation massive de
pesticides dans les
pratiques agricoles a conduit à une
pollution des sols et des eaux. Parmi les pesticides
persistants, les
herbicides sont partiellement dégradés et ont un
impact sur la
biodiversité et les
écosystèmes globalement méconnu. Les herbicides de la
famille des triazines ciblent de façon canonique l’
activité photosynthétique des
plantes. A faibles doses, bien que dépourvus d’effets rapides
phytotoxiques, les triazines ont des impacts insoupçonnés sur d’autres processus cellulaires.
Diana Alberto,
Ivan Couée,
Cécile Sulmon, Gwenola Gouesbet (ECOBIO) et
Stéphanie Pateyron (Institut des Sciences des Plantes de
Paris-Saclay) publient en septembre 2018 un article dans la
revue Plant Science montrant que, sous une apparente non-
phytotoxicité,
ces triazines à faible dose perturbent les régulations
hormonales et les réponses aux
stress biotiques et
abiotiques. Les mécanismes sous-jacents et les cibles principales de ces régulations restent encore à découvrir. L’analyse des réseaux de
gènes impliqués montre l’importance des voies de signalisation de l’
énergie, des stress de
température, de
sécheresse, mais aussi de l’acide abscissique (
ABA) et des cytokinines. Ces cibles non-canoniques pourraient donc faire partie intégrante des mécanismes de détection permettant la perception de structures
chimiques communes
name
name, telles que les
hétérocycles azotés présents dans les cytokinines, les triazines et les herbicides sulfonylurés. Les herbicides et leurs produits de dégradation à dose résiduelle pourraient donc jouer un rôle modulateur dans la capacité des plantes à répondre aux stress biotiques et abiotiques, soit par sensibilisation, acclimatation ou endurcissement. Ces effets sur les réponses des plantes peuvent donc avoir des conséquences importantes sur l’usage des pesticides et les réponses aux
changements climatiques.
Cet article est présenté sur le site
Sciences Trends